vendredi 28 septembre 2007

humeur (mauvaise)

Quelques infos qui ont de quoi vous mettre la chair de poule :

La maire prive de cantine deux enfants sans papiers

Deux enfants se sont vus refuser l'accès à la cantine de leur école, à Digoin en Saône-et-Loire, en raison d'une procédure d'expulsion.

Lors de la Journée mondiale de réfugiés (Sipa)

Lors de la Journée mondiale de réfugiés (Sipa)

Deux enfants de 5 et 3 ans, sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière, se sont vu interdire l'accès à la cantine de leur maternelle. Le maire UMP de Digoin (Saône-et-Loire), Maxime Castagna ne souhaitait pas "se mettre en travers" de la justice, a-t-on appris vendredi 28 septembre auprès de RESF.
"La mère des deux enfants, une Congolaise enceinte de 8 mois d'un citoyen français, a reçu une lettre signée par le maire, indiquant que Gracia et Beni ne seraient plus admis à la cantine de leur école à partir du 27 septembre, sans donner de motif", a indiqué un membre de RESF (Réseau éducation sans frontières), Jean-Michel Labonne.

"Decision scandaleuse"

Contactée par l'AFP, la mairie a expliqué "qu'elle ne souhaite pas se mettre en travers d'une procédure préfectorale, cette famille étant sous le coup d'une reconduite à la frontière" depuis le mois juillet, selon le directeur général des services de la ville, Philippe Chicault.
Accueillir les enfants à la cantine équivaut à aller "dans le sens inverse d'une décision de justice", a-t-il ajouté, tout en soulignant que la procédure de reconduite à la frontière ne justifie pas à elle seule le refus d'inscrire ces enfants à la cantine.
Une quinzaine de personnes ont manifesté vendredi 28 septembre vers midi devant l'école maternelle Centre de Digoin pour protester contre "cette décision scandaleuse, entachée d'irrégularité". RESF envisage de porter l'affaire devant le tribunal administratif. (Avec AFP)

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20070928.OBS7078/deux_enfants_sanspapiersprives_de_cantine.html

Gracia, 5 ans, et Béni, 3 ans, privés de cantine


Comme beaucoup de membres du RESF, l’un des premiers gestes du matin: parcourir les mails de la nuit. Content quand on n’apprend pas que telle famille ou tel père a été levée en pleine nuit pour être traînée vers un avion après des heures de route menotté.

Ce matin, message de Jean-Michel :
Monsieur CASTAGNA, ci devant maire de DIGOIN en Saône et Loire, a donné ordre à ses agents de ne pas ouvrir ses services aux familles de sans papiers.
Effet immédiat : Gracia, 5 ans, et Béni, 3 ans, scolarisés à la maternelle du Centre, n'ont plus accès à la cantine.

Richard Moyon

Précision:
Joint par Libération, la mairie a confirmé l'interdiction de cantine pour ces enfants d'origine congolaise, dont la mère fait l'objet d'une procédure d'expulsion depuis juin. «Contrairement à la scolarisation, la cantine n'est pas une obligation, explique le responsable des services administratifs de la ville UMP. La maire a donc décidé de ne pas se mettre en travers de la décision de la préfecture. Cette décision vaut aussi pour ceux qui ne peuvent payer la cantine».

http://sanspapiers.blogs.liberation.fr/


A Sarkozy et sa politique : N’en jetez plus ! par Christian Lehman

L’invité de la semaine Christian Lehmann

médecin généraliste et écrivain

N’en jetez plus !

Le président de la République veut du chiffre. Son fidèle ministre de l’Identité nationale s’y emploie.C’est une politique. Qui a sa cohérence. Il y est question de fichage ADN, de quotas, d’immigration choisie sur pied.

À lire les comptes rendus de séance de l’Assemblée, la bataille menée par les parlementaires de gauche, les lazzis de la droite (Nadine Morano récusant le généticien et spécialiste des questions éthiques Axel Kahn parce qu’à la différence sans doute de Doc Gyneco, de Steevy et d’Arno Klarsfeld, « il n’a aucune légitimité politique »), à lire ces comptes rendus, on imagine la France que Nicolas Sarkozy nous prépare, la France qu’il rêve, éveillé.

Qu’une femme se défenestre, qu’un enfant tombe du quatrième étage, un moment l’espace médiatique éclaire ce qui se met en place et accompagne les auditeurs, les spectateurs, dans le versement d’une larme compassionnelle. Puis se remet au service des puissants, les laissant dérouler sur les ondes leur discours patelin sans les interrompre, ou alors juste pour le principe.

Combien de temps, encore ? « Combien de temps, encore ? » c’est la question que se posait Léon Werth, écrivain antimilitariste, juif, ami de Saint-Exupéry, qui lui dédia le Petit Prince. Réfugié dans un petit village des Vosges pendant l’Occupation, il a noté au jour le jour dans son Journal de guerre 1940-1944, reparu récemment au Seuil sous le titre Déposition, ses pensées, ses espoirs, et son effarement devant la vacuité de la propagande qui dégouline d’en haut sur la tête du peuple de France. « Le Maréchal a dit que désormais l’argent serait la récompense du travail », « Le Maréchal veut restaurer la mystique, la chevalerie du travail » et « abattre les frontières entre l’école et la vie », note-t-il en 1941, ajoutant :

« Quelle puanteur,

ce monde de clichés et de cadavres !…

C’est à cette poésie du passé, à cette poésie pour échotiers et à un moralisme flou que la bêtise s’accroche. »

Et plus tard, un été 42, apprenant ce qui s’est déroulé

au Vél’d’Hiv, ceci : « Je me sens coupable,

comme si j’étais moi-même l’un des bourreaux… L’indignation, c’est presque encore un sentiment

de pharisien. On s’indigne, on a une belle âme,

par l’indignation, on se lave de toute complicité

avec le crime… Le vrai sentiment révolutionnaire,

ce n’est pas la pitié, c’est la honte. »

http://www.humanite.fr/2007-09-27_Tribune-libre_L-invite-de-la-semaine-Christ

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